MEMOIRE D'ANGES (1994, 22' )

Sur un poème d'Hélène Codjo

Pour voix de soprano, mezzo, baryton basse, Quintette de cuivres et dispositif électroacoustique : sons fixés et sonorisation

 

Location conducteur, matériel et bande : C.R.E.A. édition

 

C.R.E.A._association (Création, Recherche, Expérimentation Artistiques)
16, Passage de la Main d'Or – 75011 Paris
crea-association@wanadoo.fr - www.crea-association.org

A Vincent
Aux musiciens créateurs de la pièce :

Créée le 16/12/94 salle Varèse à Lyon .

A l'origine, rien n'existe, si ce n'est un espace et un temps... à occuper et faire vivre.
Pourtant, tout est là, prêt à prendre forme ou corps, lorsque les communications s'établissent,
et que chaque énergie joue son rôle.
Il suffit de tendre l'oreille... et tenter de s'oublier un peu.
(A. Serre-Milan)

Extrait 1


Extrait 2

Trois âmes ont fait la "vie buissonnière".
Hors de leur corps, elles racontent leurs morts, leurs obsessions, leurs "récalcitrances", leurs jalousies, et finalement leurs espoirs, car leurs morts ne sont autre chose qu'une nouvelle naissance.
(H. Codjo) 


 

 

Voix aux reflets de cuivre
qui nous extirpez
de nos coquilles larvaires.

Née dans le sang
Haies sur le sens.

Je ne suis plus en prison
N'as-tu pas vu les fleurs
s'envoler avec mes rêves ?

 

Dans l'autre vie je suis partie
Tandis que les autres
tournent lentement

Appelée à la naissance
âme dépouillée
attirée par un aimant
dans le puits je descends.

 

Née dans le sang
Haies sur le sens.

Tu tournes en rond, papillon
dans la nuit de ta chrysalide.

Tête la première
Tu meurs de toute manière
hors de ton corps, papillon...

 

tournent lentement...

 

 

 

Si je vous parle ce matin
Si je vous parle d'un burin
Vous me prendrez pour une théière
Qui va tourner en rond dans un parc
Une fois dans un sens une fois dans l'autre
Tourner en rond comme dans les prisons
En équilibre au bord d'un cercle
Avec la peur de tomber dedans
Car lorsqu'on tombe au milieu d'un cercle
Au milieu du rond d'une prison
On tombe dans un puits
tête la première
Et l'on meurt de toute manière
Que ce soit noyé ou étouffé
Assommé par un seau ou étranglé par la corde
On se noie dans le rond tout blanc
Tandis que les autres
tournent lentement.

Tourbillon !

 

 

 

 

Le bleu est amer
et ma langue s'érode
à vouloir avaler les ombres de ma voix.

 

Plus de vie
Plus de masque
Plus de visage

Plus de voix
se noie
Libre !
Libre !

Bleu de la mer
je regarde dans son œil
passer les écureuils.

Suisciure
elle scie sa vie
elle suit sa vie
dans la sciure vide.

 

Suisciure
elle scie sa vie
à l'envers de son masque
elle n'a pas de visage

 

Sciure
l'ombre de sa voix
se noie
dans le miroir de cyanure
Libre ?!

 

 

 

Derrière son reflet elle cherche
l'ombre de sa voix
ses oreilles muettes
trompent son univers.

Suisciure
elle scie sa vie
à l'envers de son masque
elle n'a pas de visage

Sciure
l'ombre de sa voix
se noie
dans le miroir de cyanure
Libre ?!

amour / métal et pierre / cède / eau et feu / donne / bois et terre / monde

 

Elle a enjambé l'entre-deux vies
fée entre les reines, première et dernière
Libre de se donner à l'amour du monde
naître à point
se donner au monde
Qu'on lui donne le monde.

(“... Qui cède à l'amour en se donnant au monde,
Qu'on lui donne le monde...” Tao-tö-King (13))

Disposition traditionnelle des instrumentistes


NB : Le shema ci-dessous explique le dispositif électroacoustique utilisé lors de la création.

Il existe depuis une version pour musiciens amplifiés et deux lecteurs CD ou ordinateur, sans traitements temps réel.