LIGNES DE VIE(S)

spectacle multimédia
pour une actrice,
dispositif musical électroacoustique diffusé sur 360°, trois projecteurs et écrans phosphorescents sur 180°

André Serre-Milan : Musique (commande du GRM), conception, poème, montage des images et coréalisation du tournage.
Christian Châtel : Conception et réalisation du dispositif de projection, Coréalisation du tournage
Natacha Kantor : Mise en scène
Mélanie Devoldère : Actrice

VIDEO (extrait)

Partenaires  :

Une co-production GRM, INA / Radio France et Le Fresnoy-studio National des Arts Contemporains,
Avec le soutien du DICREAM/CNC-Ministère de la culture,
La Métive-Lieu international de résidence artistique (Creuse)
Et l'association Création, Recherche, Expérimentation Artistiques

Opérateurs des tournages pour les images «actuelles»

Format 16mm: Jean-René lorand - Format 8mm: A. Serre-Milan
Format video: A. Serre-Milan, C. Châtel, Jean-René Lorand, Marie-Laure Daguenel

PROJECTION DES FILMS:
Christian Chatel, Jean-René Lorand, Christelle Fillod
DIFFUSION DE LA MUSIQUE  : André Serre-Milan

Lignes de vie(s)

Mouvements, destins,
chemins croisés à la croisée de chemins
qui n'avaient pas prévu leur rencontre.
Le sens d'une écriture qui pourrait rester aléatoire
Mais devient incarnation humaine,
dans un contrepoint de musiques, images, apparitions et gestuelles
qui s'entrechoquent, se répondent, s'appellent et s'interpellent,
se pénètrent l'une de l'autre
vers une écriture conjointe

Un écho
Souvenir en Devenir
L'instant n'existe plus.
Sa rigueur se démultiplie
Son espace s'élargit
Jusqu'à en oublier la forme qui le porte.

IMAGINONS

Une personne dans ses pensées a le pouvoir de les transmettre par le son et l'image
à d'autres…
L'écran et les enceintes en représentent l'espace mental , visuel et auditif.
Nous obtenons un dispositif d'écriture d ‘une pensée intérieure, avec l'espace qu'il implique, supposé, connu ou non, intégrant celui du rêve ou de l'inconscient.
Donner corps à l'instantanéité de ces pensées par l'apparition de l'objet ou du sentiment
sollicité par l'actrice, ou renvoyée vers elle ?
Créer un enfant né d'une véritable rencontre entre le visuel et le sonore, les deux parents ayant leur propre expérience, celle de la musique et du cinéma.
DONNER CORPS ET VIE

Développements

LA MUSIQUE

Des prises de sons personnelles réalisées avec des enfants de 0 à 8 ans de 1995 à 2003.
Partir de la respiration, du cri, du timbre de la voix, du chant…
Partir de l'expression première d'un corps ressenti pleinement vers une organisation progressive de chaque élément la constituant. Modulation des paramètres d'écriture au fur et à mesure de l'apparition du « langage articulé », du sens répété à l'envie, de l'histoire transmissible naissante, la narration s'étoffant de plus en plus dans la durée, les mimétismes d'adulte, et la modification du sens de ces sons par l'apprentissage de l'écriture.

Vers une « abstraction de second ordre » avec laquelle le mot inconnu peut se décomposer en syllabes familières.
Rencontre entre les espaces évoqués, les catégories d'expression choisies : rires, pleurs, chuchoté, parlé, chanté, articulé ou non, narratif, réactif… chaque étape propose son propre développement.

LES IMAGES

TROIS TEMPS, TROIS EPOQUES, TROIS GENERATIONS :
Films des frères Lumière (à partir de 1895)
Les enfants de Gentilly (1950/60)
Images actuelles (2003)

Catalogue d' enfants qui ont parcouru un siècle…
Trois générations convergent par le sujet : l'enfance, chacun d'eux pouvant être le grand parent, arrière grand parent, petit-fils ou petite fille, arrière petit-fils ou petite fille de l'autre.

La projection imprime ce « hors temps » tout en lui laissant la reconnaissance de la datation de la source par le mode de captation, la technique employée ou la conjoncture d'une scène. Chaque image est donc employée à la projection selon des caractéristiques propres à sa captation. Ceci rejoint le fonctionnement de la pensée, faite d'une idée qui en induit une autre qui à son tour fait de même … une chaîne dont les éléments s'effacent peu à peu au profit de nouveaux apports, une régénération perpétuelle.

L'écriture de la projection sur phosphore permet de les fondre, les faire converger, en renforcer les points communs au sein d'un espace unitaire et annule une dimension temporelle linéaire : Le temps rendu dans sa profondeur.

Le phosphore comme métaphore de l'existence faisant apparaître, disparaître, persister ou deviner les éléments.

MUSIQUE ET CINEMA : DEUX ATTITUDES D'ECRITURE CONVERGENTES

1/ Un matériau servant de base : prises de vue et prises de sons.
2/ Montage/mixage vers une œuvre écrite, structurée et autonome : montage des 3 sources images en un film – pièce multipistes (5.1) pour sons fixés.
3/ projections sonores et visuelles en « live », induisant la notion d'interprétation

L'ACTRICE

Métaphore de l'enfance révolue, on lui prête les pensées exposées au spectateur. Elle est un corps, non pas extérieur, mais qui s'extraie de l'écran en imprimant sa propre ombre, un corps « rendu adulte » : celui qui écrit, conceptualise et a une capacité d'abstraction.

LE VERBE, L'ECRITURE

Le temps de l'écriture au « stylo lumière » devient aussi important que le tracé lui-même, chorégraphie d'une pensée, ligne lumineuse qui s'inscrit pour durer, présent étiré vers l'attente du mot, écriture lente le mot devenu Haïku par la charge du contexte… Voici le mot devenu contenant, détenteur et explication de cette pensée, et pourtant médium ne se suffisant pas à lui-même. Qui est la projection de qui ?